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Réduction des impacts environnementaux :

La conversion à l’agriculture biologique peut répondre de façon durable à la demande alimentaire mondiale, mais seulement si le gaspillage alimentaire et la production de viande sont réduits.

Reganold et Watcher l’affirmaient également en 2016 : si nous voulons réussir à nourrir 9 milliards d’habitants en 2050, il sera nécessaire de « réduire le gaspillage alimentaire, améliorer l’accès à la distribution de l’alimentation, stabiliser la population mondiale, éliminer les conversions des cultures en biocarburants et nous orienter vers une alimentation plus tournée vers les végétaux ». Le FiBL estime quant à lui qu’il faut réduire le gaspillage alimentaire de 50 %.

Une demande en énergies fossiles plus faible :

Pour contrebalancer les effets négatifs du tout bio, les chercheurs proposent d’introduire deux changements dans le système alimentaire : réduire le gaspillage – aujourd’hui responsable de la perte de 30 % des aliments de la fourche à la fourchette – et limiter la concurrence entre la production de nourriture pour les humains et celle pour le bétail. Un tiers des terres cultivables de la planète sont utilisées pour nourrir les animaux d’élevage de soja, maïs, blé, etc., alors que ces céréales pourraient aller à l’alimentation humaine. Un tel changement reviendrait à réduire la quantité de bétail et donc la consommation de produits d’origine animale (viande, poisson, œufs, laitages) qui pourrait être divisée par trois.
 

Le bénéfice d’une généralisation de l’agriculture biologique serait évident : suppression des engrais chimiques pourvoyeurs de gaz à effet de serre et des pesticides à l’origine d’une pollution généralisée. Les chercheurs notent que « l’intensification de l’agriculture au cours des dernières décennies a conduit à des impacts environnementaux négatifs considérables, tels que des augmentations de l’excès d’azote réactif, l’eutrophisation des terres et des plans d’eau, les émissions de gaz à effet de serre et les pertes de biodiversité ». Cette situation devrait encore s’aggraver si le modèle conventionnel actuel est maintenu : « on suppose généralement que d’ici 2050, la production agricole devra encore augmenter de 50% pour nourrir la population mondiale projetée de plus de 9 milliards ». Ils concluent : « Il est donc essentiel de réduire les impacts négatifs de l’agriculture sur l’environnement, tout en veillant à ce que la même quantité de nourriture puisse être livrée ».

Des différences marquantes entre les aliments provenant de l’agriculture biologique (AB) et de l’agriculture conventionnelle apparaissent au niveau nutritionnel : les aliments AB contiendraient plus de polyphénols* , moins de métaux lourds et de résidus de pesticides et seraient donc meilleurs pour la santé.

 

Ces modèles présentent toutefois une limite. A l’inverse du système actuel, dans lequel les excès de nitrates dus aux engrais polluent l’environnement, le scénario de 100 % bio engendre un déficit en azote, pourtant indispensable à la fertilisation des cultures. Des solutions existent, comme semer des légumineuses qui fixent l’azote de l’air ou maintenir des sols couverts, mais elles sont encore insuffisantes. Il y a aussi des engrais comme le composte, déchets végétaux, fumier, lisier, fiente, etc.

*Catégorie de molécules organiques largement répandues dans le règne végétal et dans nos aliments, réputées pour leurs propriétés antioxydantes.

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